Petite forme en ce moment, la droite, ils ne sont pas bien. A moins de cent jours de la présidentielle, on a l’impression qu’ils n’y croient plus, ou pire qu’ils font semblant d’y croire… Mercredi, le Canard Enchaîné révélait que certains ministres avaient déjà commencé à rencontrer des chasseurs de tête.
C’est vrai que tout le monde a l’air de s’en foutre, de vaquer à ses petites occupations… Besson tweete du matin au soir. L’autre jour, en plein après-midi, l’homme responsable de nos industries et de nos parcs nucléaires, dissertait sur Gameiro, attaquant du PSG. Bachelot maigrit. La ministre de la Cohésion sociale semble accaparée par son nouveau look, son retour à la vie civile (peut-être un poste honorifique dans l’industrie pharmaceutique pour la remercier des millions qu’elle leur a fait gagner avec son vaccin contre la grippe A), Rama Yade cherche un logement à Colombes et menace de voter Bayrou. Vouloir à la fois habiter Colombes et voter Bayrou, si ce n’est pas le signe d’une forte déprime, qu’est-ce que c’est ? Même Dati, la combattante, l’une des artisanes de la victoire de 2007, paraît ailleurs, sur un nuage. La maire du VIIe pilonne le Premier ministre, tout en filant le parfait amour avec un acteur à la mode, un parachutage inespéré dans le monde du 7e art. Un garçon charmant, excellent comédien, mais qui remue parfois un peu trop la tête : «Ne bouge pas autant, lui susurre- t-elle amoureuse, tu me rappelles le Président !» Et que dire de Nadine Morano, qui prend des sens interdits avec son escorte, envoie des mômes dans le coma et s’en soucie juste quand l’affaire transpire dans la presse. Si ce n’est pas de la panique, qu’est-ce que c’est ? Nadine, qui, jour après jour, prépare sa reconversion au théâtre des Deux Anes. On imagine l’affiche : «Morano, dans Retenez-moi, ou je fais un malheur !»
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Non seulement la droite paraît résignée, ailleurs, démotivée, mais plus rien ne fonctionne. Chaque idée nouvelle, chaque initiative, au mieux s’avère ridicule, au pire tourne au fiasco. Jean-François Copé et sa «cellule Riposte» ressemble à un gag. Cellule Riposte ! Celui qui a trouvé ce titre de série B devrait se dénoncer. «On appelle notre groupe cellule Riposte, on va faire un carton ! Il faut répéter partout que François Hollande est mou, inconsistant et sans idées ! (Quinze jours plus tard, les gars reviennent dépités, la queue entre les jambes.)
– Ça ne marche pas chef ! Non seulement, il n’est pas mou, mais il a un programme, des supporters, une dynamique !
– Dites qu’il est arrogant !
– Mais il est sympathique !
– Raison de plus, dites qu’il est arrogant ! Et pour ça, envoyez Juppé.
– Juppé ! L’homme qui jure être droit dans ses bottes, celui qui est parti bouder au Canada après sa condamnation à quatorze mois de prison avec sursis, vous voulez que ce soit lui qui donne des leçons de simplicité à Hollande, vous êtes sûr, chef ?
– Faites-moi confiance, il va faire un malheur ! (Et celui qui a murmuré à l’oreille du Président d’avoir l’air déprimé, fragilisé… Celui qui lui a prodigué une idée aussi conne, aussi suicidaire… Il appartient aussi à la cellule Riposte ?)
– Envisagez votre défaite monsieur le Président, dites que si vous perdez, vous disparaîtrez. Ils vont se sentir orphelins, abandonnés et vous supplier de rester. Les Français adorent Poulidor ! (Pas de bol, les Français ont accueilli la nouvelle avec soulagement.)
– T’as entendu ce qu’il a dit Sarko ? « si je suis battu, vous n’entendrez plus parler de moi », ça fait deux bonnes nouvelles dans la même phrase !
(A nouveau, il a fallu mobiliser la cellule Riposte, faire machine arrière, pagayer à contre-courant.) – Organisons une intervention présidentielle de la dernière chance. Il faut que les Français découvrent un nouveau Sarko, combatif, déterminé, revigoré comme jamais ! Le choix des interviewers est essentiel, il lui faut des battants, de véritables sparings partners, des gens capables de le pousser dans ses retranchements. (Deux heures plus tard, la cellule Riposte s’est mise d’accord. Adieu les béni-oui-oui, style Edwy Plenel ou Joseph Macé-Scaron, on a choisi du lourd : du Chazal (qualifiée de rebelle la semaine dernière dans Paris Match) et un autre type qui, malgré un look longueur et pointes à la Jean-Louis David, se révèle un interviewer extrêmement pugnace. Peine perdue. Une fois de plus, la redoutable cellule Riposte, animée par le terrible Copé a fait chou blanc. Le Président eut beau s’agiter dans tous les sens, multiplier les effets d’annonce, promettre à ses ouailles tout et n’importe quoi, même des réformes qui n’entreraient en vigueur qu’après la présidentielle de mai… Encore une idée de la cellule Riposte !)
– Proposez des réformes pour septembre !
– Mais je ne serai peut-être plus président, c’est très arrogant comme démarche !
– Faites-nous confiance, Président, notre nom de code est Riposte… James Riposte !»
Non, la magie n’opère plus. Que se passe-t-il ? Depuis cinq ans, le grand barnum «Sarkozy and Co» faisait salle comble… le show était parfois décrié, souvent sifflé… mais on jouait à guichet fermé. Pourquoi cette soudaine désaffection ? Il semblerait qu’une autre vedette attire les foules, les médias la courtisent, veulent connaître son programme. «Arrogance !» hurle la cellule Riposte qui ne supporte pas l’Alternance… Arrogance, «c’est un peu court jeune homme», aurait dit Rostand. Il faudrait trouver une autre parade, le temps presse… Encore quelques perles de la cellule Riposte et de son sémillant capitaine Copé et le grand barnum Sarkozy cessera sa musique. A l’image du Costa Concordia, le yacht de Bolloré menace de s’échouer… Le Canard est formel, certaines chaloupes descendent déjà vers la mer.