« Guillaume Meurice a pris la grosse tête »

Stéphane Guillon a donné son opinion sur le papier polémique de Guillaume Meurice sur Benjamin Netanyahu dans le cadre de l’émission de Laurent Ruquier « Le 20H de Ruquier » sur BFM TV :

Il y a une chose à mon avis qui n’a pas joué en faveur de Guillaume Meurice, c’est son positionnement politique. Il y a une porosité en ce moment entre l’humour et ce qu’on pourrait appeler des éditos. Un humoriste qui commence à défendre une chapelle, qu’elle soit de droite ou de gauche, pour moi il fait plus son travail.

L’humoriste c’est le bouffon du roi, il doit taper à droite, il doit taper à gauche. Mon positionnement politique il ne regarde que moi. J’avais une grande admiration pour Guy Bedos, mais je trouve que là où il a été moins bon, c’est quand il a commencé à défendre une chapelle.

Moi personnellement je l’aurais pas fait, parce que je pense que notre travail c’est d’amuser, de divertir. On a droit à l’outrance, mais je pense que quand un papier provoque autant de réactions, autant de tristesse, autant de colère, autant d’indignation, c’est qu’on a raté notre coup. C’est pas plus compliqué que ça.

Je pense que quand on pratique cet exercice, et je l’ai pratiqué avec 1 ou 2 millions tous les jours, on prend la grosse tête. On a un tel pouvoir avec la matinale d’Inter. On pense qu’on est le plus fort de la récré, on pense qu’on est un chevalier blanc. On est ni un chevalier blanc, ni le plus fort.

Il était déjà revenu sur cet événement dans l’émission Cmédiatique dans les mêmes termes :

Moi d’abord je trouve que France Inter est un peu mou de la glotte aujourd’hui parce que moi j’avais été viré pour avoir dit que DSK était priapique. Et là il a juste un blâme. Je trouve que France Inter n’est plus ce qu’il était en terme de sanctions.

Pour répondre sérieusement : je l’aurais pas faite parce qu’il y a toujours un temps pour faire de l’humour sur un sujet. Un humoriste est là avant tout pour divertir. Et que quand on crée autant de polémique, autant de chagrin finalement, c’est qu’on a raté son coup.

C’est un peu cruel ce que je vais dire. Je trouve qu’il y a un manque de talent. Quand Desproges fait son sketch « il parait qu’il y a un juif qui s’est introduit dans la salle », il y va très fort, c’est très drôle, c’est pas tendancieux, on sait tout de suite où il se positionne, qu’il n’est évidemment pas antisémite, bien au contraire. C’est brillant.

Plus vous vous attaquez à un sujet « touchy », plus vous devez être drôle, sans aucune ambiguïté, et là ça passe. Gaspard Proust, pareil, il s’attaque à des sujets mais ne provoque pas de polémiques.

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